mercredi 24 mars 2021

Qu’est-ce que la méthanisation ?

La méthanisation repose sur le phénomène biologique de fermentation des matières organiques : déchets alimentaires de fruits et légumes, ordures ménagères, résidus agricoles (lisiers, fumiers) ou encore déchets industriels tels que poussières de céréales. Cette dégradation naturelle peut-être mise en œuvre via des installations spécifiques, les sites de méthanisation, et permettre la production de biométhane. A l’issue de ce processus, deux composants sont produits : le biogaz et le digestat. Une fois purifié, le biogaz devient du biométhane. Il présente les mêmes caractéristiques que le gaz naturel en termes de stockage et d’acheminement. Le digestat quant à lui peut être utilisé comme fertilisant. Le procédé de méthanisation est le plus mature d’entre tous pour la production de gaz vert. Le nombre de projets de raccordement d’unités de méthanisation augmente chaque jour.

 

Produire du biométhane présente de nombreux avantages pour l’environnement et les territoires. Les déchets utilisés sont locaux et la consommation de l’énergie produite aussi. La méthanisation contribue ainsi à la gestion des déchets.Elle augmente la production d’énergie renouvelable, crée des emplois non délocalisables ainsi que de nouvelles sources de revenus, notamment pour les agriculteurs, et participe à réduire les émissions de gaz à effet de serre. La méthanisation s’inscrit dans un cercle vertueux de recyclage et de dynamique économique territoriale au service de la transition écologique .


Par contre :

La méthanisation française est en train de prendre le même pli que la méthanisation allemande

La même absurdité, sans résoudre quoi que ce soit aux émissions de GES.

C'est un leurre. Encore une fois, on a mis la charrue avant les bœufs - on a oublié qu'il faillait travaillé sur la sobriété énergétique et l’efficacité écologique. La sobriété et l’efficacité écologique.

La BFC compte aujourd'hui plus de 70 méthaniseurs dont 35% est concentré en Haute-Saône. Plus de 100 sont dans les cartons ( 1000 en Bretagne). Des méthaniseurs de plus en plus gros. Pour faire du fric - le bio méthane (qui n'a rien de bio) est payé 4 fois le prix du gaz dit naturel. Effet d'aubaine. Plus c'est gros plus ça rapporte. Pire comme le tarifs de rachat de gaz ne suffit plus - la région, l'Ademe, l'Europe rajoute des sommes extravagantes (alors que dans le même temps elle n'offre que des prêts ou rien pour les travaux de rénovation énergétique aux particuliers. Certains industriels (les fonds de pensions souvent)/les paysans vont jusqu'à gagner 100 000 euros par an tous frais d’investissement et fonctionnement payés. Cela rapporte tellement que certains paysans envisagent de travailler pour se consacrer totalement à cela. Bilan on retourne les prairies naturelles, les zones humides, les haies pour ne faire que de la culture énergétique, on stérilise les sols. Ils ont tellement d’argent qu'ils font de la spéculation foncière, éjecte les paysans, les plus petits. On a vu même cette année avec la sécheresse - des conflits d'usages entre alimentation humaine /animale et intrants pour le méthaniseurs.


Les écolos ont trop foncé sur les ENR, pour se passer du nucléaire. Au final on aura de plus en plus de GES, plus de pétrole, plus de nucléaire puisque n'ont pas été réduit les consommations énergétiques (explosion du numérique, explosion du véhicule électrique / hydrogène). Les 130 milliards consacrés au ENR (ces 10 dernières années - 10 fois le coût de la politique agricole commune française) auraient permis si elles avaient été utilisée dans la rénovation énergétique de sortir de la précarité énergétique plus de 3 millions de familles et de réduire de 10% les émissions de GES, aurait permis de sauvegarder 500 000 paysans.

Toutes ces incohérences ne doivent pas faire opposer les opinions. La méthanisation est un moyen parmi tant d’autres de sortir du nucléaire et des énergies fossiles. Elle peut permettre une répartition sur tout le territoire de production d’énergie et de réduire les GES . Par contre l’utilisation de surplus industriels comme le pain pour alimenter les méthaniseurs est une incohérence de plus. Les surplus alimentaires doivent servir à la nutrition animale , pas à être transformés en énergie, c ’est du gâchis alimentaire et nous n’avons plus le droit d’utiliser du pain, donc du blé donc de la terre agricole pour faire de l’énergie.

Faute de mieux actuellement nous devons supporter les projets de méthanisation qui devraient se trouver au sein de chaque ferme mais encadrés par nos institutions pour un contrôle plus éthique.

La transition énergétique passera par 2 choses :

Les économies d’énergie : isolation , changement de l’éclairage public et privé, transport ferroviaire plutôt que camion,interdiction des radiateurs grille pain…

Une panoplie d’Énergies renouvelables dont la méthanisation, l’éolien, le photovoltaïque,les micro- centrales électriques

Cet article explique ce qu'est la méthanisation et son intérêt comme source d'énergie. Il en montre aussi les possibles effets pervers par les risques de concurrence avec la production alimentaire et les dangers de la financiarisation de la filière. La méthanisation pose aussi d'autres problèmes sur lesquels nous pourrons revenir :

Les risques d'appauvrissement des sols en humus et le non-stockage de carbone, le carbone parti dans le méthane (formule CH4) n'étant pas restitué au sol pour faire de l'humus.

Les dangers de pollution par les nitrates puisque les digestats sont beaucoup plus solubles et lessivables que le fumier.

Les difficultés de l'approvisionnement régulier des méthaniseurs en matière, le fumier, par exemple, n'étant produit que quand les animaux sont à l'étable.

La méthanisation demande de trouver un équilibre complexe entre tous les aspects : énergétiques, agronomiques et environnementaux. Affaire à suivre


Jean-Pierre Pierre GIRARD


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