Une réunion ouverte à tous s’est tenue jeudi soir au ‘’Café du Pêcheur’’ à Ornans. Initiée par le ‘’Collectif Loue Lison’’ elle a rassemblé une cinquantaine de personnes qui ont activement participé aux débats. Après une rapide présentation du ‘’Collectif’’, le mouvement Gilets Jaunes est présenté en quelques mots.
Tout le monde est au courant de la première manifestation de masse du 17 Novembre qui fait date comme début marquant du mouvement. Il est très vite apparu dans les jours qui ont suivi que le mouvement n’était pas uniquement une récrimination contre des taxes trop lourdes, mais un véritable mouvement de citoyens qui cherchent à s’exprimer sur un fonctionnement de notre société qui ne leur convient plus. Le but de cette soirée est d’écouter ici ce que nous avons à dire dans le respect de l’opinion de l’autre et la recherche de points communs importants pour tous.
La forme ‘’Café Citoyen’’ a été choisie pour le débat et après avoir remercié nos hôtes qui nous permettent de tenir réunion dans un vrai café, nous donnons lecture du texte ressortant de la réunion préparatoire sous le titre « PRENONS LA PAROLE » :
‘’Les Gilets Jaunes, mouvement populaire inédit, met en lumière les inquiétudes des français dans leur vie de tous les jours.
Il révèle une dégradation du niveau de vie de chacun et particulièrement des plus pauvres. La classe politique depuis des décennies semble incapable de résoudre la situation dans un pays qui demeure un pays riche. C’est peut être cette inégalité du partage des richesses qui s’avère aujourd’hui insupportable.
Ce mouvement très multiforme, traversé souvent par des excès, recherche son modèle d’actions. Pourra-t-il à partir des revendications individuelles trouver des solutions collectives ?
Le gouvernement nous convie à un débat national. Est-ce que ce sera un énième débat sans suite ? Ou est-ce l’occasion avec l’émergence des réseaux sociaux de traiter les thématiques qui impactent aussi bien les citoyens que notre planète ? ‘’
D’entrée il est fait allusion au ‘’cahier de doléances’’. Un GJ propose que les doléances soient recueillies dans un classeur et rassemblées, retranscrites proprement pour être remises dans des mains qui sauront les faire remonter afin qu’elles ne soient pas ‘’égarées’’ ou tout simplement ne servent à rien. Il y aura dans quelques jours un lieu (un chalet place Courbet) où sera tenue une permanence pour recevoir les citoyens désireux de s’exprimer.
Le débat se trouve lancé et la parole est donnée à tous ceux qui souhaitent s’exprimer. A l’exception de quelques rares moments où s’est installé un brouhaha, la prise de parole à été respectée par les participants qui ont laissé les orateurs s’exprimer et qui ont même salué certains propos par des applaudissements, signes d’un consensus autour de l’idée alors exprimée.
Très rapidement une position s’est fait entendre : Tout ce qui est entrepris par les GJ ne servira à rien et dans quelques temps les choses seront revenues comme avant. Cette idée est contestée : certains considèrent que nous devons continuer à manifester car c’est dans la durée de l’action que doit s’inscrire le changement, si les actions s’arrêtent cela signifiera l’abandon des demandes. Celles-ci doivent trouver un aboutissement dans une lutte jusqu’à un vrai changement et pas seulement dans les belles paroles auxquelles on ne croit guère !
Un rappel historique montre que de tous temps les peuples se sont révoltés et c’est ce qui reste inscrit dans leur histoire : ‘’tout droit non défendu devient un droit perdu’’
Ci-dessous sans ordre de logique ni d’importance, les sujets abordés ainsi que la copie d’un tract remis par les GJ d’Étalans venus participer à notre réunion.
Nous avons évoqué la situation difficile des personnes aux bas revenus : soit des retraites insuffisantes après une vie de travail, soit un revenu lié au travail insuffisant pour justifier l’intérêt de se rendre au dit travail. D’autres situations (commerçants, paysans …) ont fait l’objet de commentaires sur la difficulté de vivre la situation actuelle.
Après avoir constaté qu’aucun élu n’était présent il a été fait état de leur manque d’implication. Les politiques auraient ‘ils peur du mouvement qui remet en question leur représentativité ? On a vu que le Président avait une attitude plutôt méprisante vis-à-vis du ‘’peuple’’. A plusieurs reprises s’est posée la question du fonctionnement des institutions et le RIC (Referendum d’Initiative Citoyenne) est apparu comme une revendication de base (largement applaudie). A noter que les détracteurs avancent son inutilité, ce qui est contredit par des exemples cités (peine de mort abolie par ce moyen dans certains états des États Unis). Le pouvoir doit être redonné au peuple, le mouvement GJ fait de la politique sans parti politique, notre attitude ce soir est une action politique que nous soyons pour ou contre les GJ.
On citera la comparaison avec le fonctionnement dans les pays voisins. Les exemples qui fonctionnent bien pourraient être imités : référendum en Suisse, nombre de parlementaires en Allemagne entre autres. La France est un pays qui dépense énormément d’argent pour des consultations inutiles.
Il est aussi évoqué la représentativité particulièrement celle des syndicats qui devient très faible. Ils peuvent se joindre au mouvement, mais sans faire état de leur couleur politique ou autre. Le système actuel est remis en cause dans son ensemble : partis politiques, syndicats et le souhait de voir disparaitre les lobbys influençant les propositions de lois. Cette dernière activité doit être du ressort des citoyens.
Il est constaté que nos politiques ignorent le peuple et sont incapables d’imaginer ce qu’est la vie d’une famille modeste. Certains dépensent en une journée ce que d’autres gagnent pour un mois de travail. Ils n’ont aucune idée du coût des choses indispensables à la vie de tous les jours (prix du pain ou des vêtements …). On voudrait aussi voir des élus ‘’propres’’ sans casier judiciaire ni affaire en cours avec la justice.
Lors de la demande de diminution des charges des entreprises une vive opposition au mot ‘’charges’’ est posée. Ce mot impropre est en fait employé à tort, ces sont plutôt des cotisations que l’on ne doit pas faire disparaître car ce sont elles qui financent le social dans notre pays : sécurité sociale, retraites … Peut être faut il revoir la manière mais surtout pas couper les vivres de notre système social qui a fait ses preuves. Les économistes parlent du coût d’un salarié, on aimerait entendre dire que sans salariés rien ne serait produit.
Ce point amène la discussion sur les salaires et l’inégalité entre ceux du bas et du haut de l’échelle. Il serait souhaitable que les plus hauts salaires soient indexés sur les plus bas (dix fois ?). Il s’avère aussi que le fruit du travail produit de très grandes rémunérations du capital (le CAC 40 a généré 57 Milliards d’euros pour ses actionnaires) cet argent ne retourne pas dans les circuits de consommation mais sert à réaliser de nouveaux investissements en vue de réaliser plus de dividendes.
La consommation des produits locaux (de préférence) est aussi un point évoqué en particulier dans le domaine agricole où notre savoir faire et nos produits sont dénigrés au profit d’importations de qualité douteuse ou nos productions exportées inutilement. Pour l’industrie aussi le même problème se pose. Nous laissons partir notre savoir-faire. La faute en revient au système européen qui dirige de loin nos affaires.
L’information qui nous est fournie est sous la coupe de quelques personnes ou groupes qui lui imposent leur diktat. On nous montre en boucle les casses et accroches violentes, ce qui donne l’impression que le mouvement n’est que violence. Il est peu fait de cas de la réalité du mouvement comme reflet d’un ras le bol soutenu par une majorité de la population. Les chiffres de participation sont le seul apanage du ministère concerné.
En fin de débat un thème important fait surface : la consommation énergétique et l’écologie. Il faudra modifier nos habitudes de consommation, se méfier des fausses situations d’économie qui n’ont qu’un but, rapporter de l’argent à des fonds de pension étrangers. La taxe carbone n’est pas appliquée aux avions, aux transports maritimes gros pollueurs. Les destructeurs doivent payer. La privatisation des biens ne doit pas se faire (les barrages …).Si on veut refonder une société l’aspect environnemental doit définir les fondations de l'ensemble de la construction globale du nouveau système social et économique les conséquences doivent se mesurer pour les générations suivantes.
Une idée est proposée pour tenter de sensibiliser au niveau de la rue : un mini spectacle répété dans lequel on peut montrer les rôles politiques et financiers ‘’contrés’’ par le mouvement gilets jaunes.
En conclusion il apparait que la parole de chacun a été respectée. Nous sommes tous concernés par des points qui font l’objet d’un consensus. Comment traduirons-nous cela dans les faits ?
On peut se rendre sur www.article3.fr pour trouver une pétition pour l’instauration du Referendum d’Initiative Citoyenne.
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