Photo : Patrick BARD |
à l'espace culturel de Quingey,
Les Pieds sur Terre,
La renaissance des économies locales
L’homme
est lié à la Terre depuis les origines.
Nous
sommes pétris de cette terre qui nous porte. Héraclite, dans sa sagesse,
énonçait l’évidence il y a 2500 ans : « la santé de l’homme est le
reflet de la santé de la terre … »
Les
mots « humain et humus » ont la même origine. Cette coïncidence
n’est pas due au hasard.
La
notion de terre nourricière est omniprésente
dans toutes les mythologies.
Aujourd’hui,
nous ne sommes plus conscients du lien étroit qui nous unit au sol comme un
cordon ombilical. Pourtant notre nourriture en dépend. Tout ce que transforme
l’industrie vient de la Terre. La planète a perdu, en 30 ans, 1/3 de ses terres
arables... soit 1 hectare de terre fertile transformé en désert toutes les 4
secondes.
Ce
désastre préfigure les tragédies sanitaires et sociales pour l’ensemble des
peuples qui n’ont pas su vivre en heureuse harmonie avec leur sol.
Partout
de l’Ukraine à la Californie, de l’Alaska à l’Afrique ou du Mexique à la Chine
en passant par l’Australie, la terre disparaît avec ses derniers paysans…Au
moment où le Titanic agro-alimentaire est en train de sombrer, de nombreuses
voix autorisées, des universitaires prestigieux de Cambridge ou de Berkeley
nous disent : « nous devons attirer des jeunes bien formés des
milieux ruraux et citadins, des jeunes ayant une capacité d’apprendre
l’agriculture, qu’ils soient issus du
milieu agricole ou non… des jeunes dont l’idéalisme et l’intérêt pour la nature
peuvent apporter une véritable innovation dans la vie rurale et l’activité
agricole… » D’autres comme Victor Davis Hanson de l’université de
Californie : « l’importance de l’Agriculture n’était pas et ne
sera pas qu’économique. Sa valeur morale comme pépinière de citoyens stables
était et devrait être reconnue par des gens intelligents. C’est pourquoi ses
conditions, sa prospérité ou son déclin méritent l’attention des historiens de
tous les temps… » et
aussi, surtout celle des acteurs et des décideurs de notre
temps.
Ce
ne fut pas le cas ces dernières décennies. Il nous faudra un vigoureux
changement de cap pour retrouver notre terre comme le symbole d’un progrès
soutenable et salutaire.
La bonne
nouvelle est que nous assistons à l’échelle planétaire à un regain
d’intérêt pour développer des activités utiles en milieu rural : Réinventer
le métier de Paysan devient une priorité.
Cette orientation nécessite de rajeunir la population agricole, de préserver les ressources, de protéger l’environnement et le climat.
La renaissance des économies locales
diversifiées favorisera ainsi « durablement » le plein-emploi .
Le
bon côté de la crise n’est-il pas de nous faire découvrir que le bonheur n’est pas une grande usine, il
nous invite à entretenir le berceau naturel de la vie qu’est la Terre.
Philippe
Desbrosses.
Soirée organisée en partenariat avec Consocitoyenne de TRI / EMNE/ AMAP Loue
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